Florent Thomas :« Les mauvaises pratiques de sauvegarde de données informatiques provoquent dans les PME des situations dramatiques »
Alors que 85% des banques africaines ont déjà subi une cyberattaque, Florent Thomas dirigeant d’Evotech, leader des solutions de sauvegarde en Afrique francophone, nous partage son expérience et la nouvelle solution de sauvegarde développé spécialement pour les PME de la sous-région.
Quel est la situation de la sécurité informatique en Afrique francophone ? Peut-on parler de spécificités liées à la sous-région ?
La sécurité des données informatiques doit être universelle. On peut parler de spécificités en Afrique mais déjà, il faut partir du constat qu’on a une base qui est unique quel que soit l’endroit où on se situe ; c’est-à-dire qu’on travaille tous sur des environnements informatiques qui sont sensibles. Et peu importe votre localisation, il y a toujours cette sensibilité à la perte de données.
Nous allons y rajouter des notions en fonction du contexte environnemental. Et notamment pour répondre à la question de l’Afrique subsaharienne, on va avoir des spécificités au niveau de la stabilité de l’énergie par exemple qui vont accroître des risques de perte de données sur des défaillances matérielles. Il y a aussi un aspect de l’environnement météorologique qui va être plus agressif sur l’électronique des systèmes d’informations. Ce sont deux critères qu’il va falloir prendre en compte pour avoir une plus grande stabilité dans la conservation des données informatiques.
EVOTECH est aujourd’hui le leader en Afrique subsaharienne des solutions de sauvegarde, quelle est votre différence sur le marché.
EVOTECH en Afrique, a été créé en 2008 avec pour objectif de devenir dès le début leader dans la proposition de solutions de sauvegarde. On a développé la solution E.B.S. en ayant toujours à l’idée de coller aux besoins locaux. Comme je le disais tout à l’heure, il y a déjà une base avec des besoins universels et après il y a les spécificités en termes de stabilité énergétique, débit de liaison, stabilité de la solution, fiabilité des appliances, des éléments matériels qui sont déployés chez le client.
La solution E.B.S. a été installée ces 10 dernières années chez des dizaines de clients et notamment des grands comptes. Nous n’avons pas de concurrents à proprement dit sur notre produit et avec ces caractéristiques-là, nos concurrents ne proposent que des solutions logicielles là où nous avons développé localement le centre de R&D et des infrastructures Cloud.
Notre appliance de sauvegarde, a comme pilier de sécurité, l’externalisation des données en dehors du site de production dans notre infrastructure informatique locale.
Cette externalisation est faite en Côte d’Ivoire avec en option la possibilité de le faire en Europe, aux USA ou à d’autres endroits mais l’infrastructure reste de base 100% ouest-africaine. Donc à ce niveau-là, nous sommes les seuls à proposer ce type de solution.
Peut-on rebondir justement sur le type d’installation que vous effectuez sur les grands comptes ?
Nous accompagnons les entreprises sur différentes problématiques :
Certains ont adopté la solution pour le siège et leurs filiales ouest-africaines jusqu’en Afrique centrale même où là, ce sont des infrastructures multisites privés, intégrées dans le système d’informations du client. Soit le siège est le centre de stockage de données de secours de ses différentes filiales.
Après, d’autres grands comptes avec un siège à Abidjan, des directions régionales et des agences dans chaque ville du pays vont privilégier des appliances de sauvegarde distribuée sur chacun des sites avec une consolidation sur un site secours commun. Cela permet au client d’augmenter au maximum la sécurité, de conserver une autonomie totale et de conserver son plan de l’architecture de réseau sans externalisation en dehors de ses propres zones.
Tous vos clients sont totalement autonomes sur la sauvegarde, mais comment est assuré l’appui technique ?
Le produit présente deux niveaux de visualisation :
Une interface d’administration qui permet au client d’être autonome dans la configuration, dans le suivi, dans le traitement de ses sauvegardes, savoir effectuer des restaurations, des suppressions de purge etc…
Une autre interface de supervision qui ne permet pas d’effectuer des actions sur les données ni de les consulter, mais qui permet de superviser, de valider le bon déroulé des politiques de sauvegarde et de générer du reporting quotidien soit par e-mail soit sur des tableaux ou des pages web.
Donc la force de la solution, c’est que l’accès est donné et réservé au client. Par contre le fonctionnement est toujours backupé par les techniciens EVOTECH.
Exactement, l’aspect confidentialité est au cœur de la solution, c’est pour ça que le chiffrement des données est effectué systématiquement sur l’entièreté des données traitées à la source par le boîtier local. Ce boîtier va traiter et chiffrer l’ensemble des données. Et il va aussi nous permettre de gagner énormément de temps. Dans le cadre de la restauration, les données sont chez le client ainsi Il en a la possession et ça c’est très important.
Derrière, l’accès à ces données est soumis à la saisie du mot de passe que seul le client possède et peut modifier. Pour tous les autres aspects de maintenance et de supervision, nous ne demanderons jamais le mot de passe qui est la propriété du client.
De même, pour la sélection des données, nous avons un rôle de conseil sur les stratégies de sauvegarde à implémenter et pour expliquer le fonctionnement de la solution. Mais la stratégie de sauvegarde à proprement dite et la sélection des données sauvegardées restent la décision exclusive du client.
Pourquoi cette collaboration avec ADISA ? Quel en est le but ?
L’idée de ce partenariat avec ADISA, c’est de pouvoir proposer la même solution technique développé pour les grands comptes à toutes les PME.
Nous avons développé conjointement des packages autour d’ une plateforme de gestion qui répond exactement aux besoins des PME et des petites structures en conservant tout l’aspect sécuritaire et technologique qui a fait le succès de la solution auprès des grands comptes..
Ces packages comprennent l’installation, la mise à disposition de l’appliance de sauvegarde, le suivi du bon déroulement de la solution et l’externalisation des données sur le site secours dans notre infrastructure cloud en Côte d’Ivoire.
Qu’est-ce que les PME et TPE gagnent en utilisant votre solution de sauvegarde ?
Voilà, il y a une notion qui est importante dans la solution de sauvegarde Adisa/ E.B.S. par rapport aux mauvaises habitudes actuelles de ces petites structures qui n’ont pas forcément eu la bonne information pour la souscription à une solution de sauvegarde. Trop souvent, ces structures s’appuient sur des NAS ou des disques externes voir des clés USB pour faire leurs « sauvegardes ». Or toutes ces méthodologies de sauvegardes artisanales sont très vulnérables à aux attaques virales tel que les ransomwares qui chiffrent les données pour extorquer une rançon.
La solution Adisa/E.B.S. ne s'insère sur le réseau qu’en tant qu’appliance avec un protocole et un langage chiffré et spécifique qui n’est pas détectable par les virus.
Quelles sont les différences techniques entre la solution Adisa/E.B.S.et la solution Evotech dédiée aux grands comptes ?
D’un point de vue technologique aucune car ce sont les mêmes fonctionnalités, la différence est au niveau technique sur la capacité de stockage de données et donc de la plateforme de gestion.
Au niveau d’un grand compte, nous allons facilement être sur des solutions en mesure de traiter une centaine voire 200 machines, soit jusqu’à 100 To de données, alors que pour les PME nous sommes sur des solutions jusqu’à 8 To en local.
Donc la même qualité de service avec une solution matérielle différenciée ?
Oui, exactement la même qualité de service, juste certains plugins de la solution comme, par exemple, celui permettant de faire la sauvegarde des infrastructures de virtualisation ne sont pas intégré à la solution Adisa/E.B.S.